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1.9. Leader ou manager ?

Beaucoup s’interrogent sur les différences entre leader et manager. Sont-ils mutuellement exclusifs? Les professionnels ont-ils les deux qualités – ou apprennent-ils l’un de l’autre sur une longue période ?

Quelle est la différence entre un manager et un leader ? Il s’agit d’une question régulièrement posée par de nombreuses organisations et à laquelle il a été répondu de nombreuses manières différentes. Nous examinons ce que les experts estiment être les principales différences.

La littérature sur le leadership remonte à plusieurs siècles. Les anciennes approches du leadership comprennent les écrits des premiers philosophes et penseurs qui ont rassemblé leurs réflexions sur les leaders, le leadership et le besoin de développement du leadership.

Des philosophes tels qu’Aristote (Éthique et politique aristotélicienne), Platon (La République), Confucius, Sun Tzu (L’art de la guerre), Niccolo Machiavelli (Le Prince), Pareto (Le Traité de sociologie générale), et bien d’autres ont contribué au développement de la base théorique du leadership. En revanche, la littérature sur la gestion (management) est relativement nouvelle et remonte au début du 20eme siècle.

Ainsi et, et en dépit d’un calendrier différent de leur évolution et les différents contextes dans lesquels ces concepts se sont développés, le leadership et la gestion sont largement utilisés de manière interchangeable.

Bien que de nombreux chercheurs aient tenté de faire une distinction; il existe une confusion courante selon laquelle le leadership est similaire à la gestion et les leaders sont similaires aux gestionnaires.

L’écrivain et chercheur Peter Drucker, estime que «le management c’est faire les choses correctement; le leadership c’est faire les bonnes choses. ».

L’accent du leadership est mis sur le comportement interpersonnel. Il est souvent associé à la volonté et le comportement enthousiaste des adeptes. Mais le leadership n’a pas nécessairement de lien avec la structure hiérarchique de l’organisation.

Beaucoup de gens fonctionnent comme dirigeants sans que leur rôle ne soit jamais clairement établi ou défini. Un meneur peut souvent avoir suffisamment d’influence pour provoquer des changements à long terme dans la société, à inspirer des attitudes et à rendre les changements plus acceptables. En conséquence, le leadership peut être considéré principalement comme un processus inspirant.

Voir une équipe ordinaire devenir extraordinaire signifie qu’un leader est passé par là.

« Les managers ont des subordonnés, les leaders ont des suiveurs ».

Chester Bernard (1886–1961), manager américain et celebre auteur de « Functions of the Executive » (1938)

Certains chercheurs soutiennent que le leadership et la gestion sont deux styles opposés de supervision des employés qui sont à la fois populaires et sont toujours utilisés dans le monde des affaires. D’autres pensent que ce sont deux faces d’une même médaille et des systèmes d’action complémentaires, chacun ayant sa propre fonction et ses activités caractéristiques.

Ce sont deux fonctions entièrement différentes en fonction de leurs philosophies, fonctions et résultats sous-jacents. 

De même, les leaders et les gestionnaires ne sont pas les mêmes personnes. Ils appliquent différentes conceptualisations et approches au travail, exercent différentes façons de résoudre les problèmes, assument différentes fonctions dans les organisations et présentent des comportements différents en raison de leurs différentes motivations intrinsèques et extrinsèques.

Dans la pratique, de nombreux gestionnaires jouent le rôle de leadership et de nombreux leaders assurent des actes de gestion. Par conséquent, le débat se poursuit et le malentendu sur les deux termes persiste.

Faire référence de manière interchangeable aux termes «leadership» et «gestion» peut engendrer des complications fonctionnelles et des confusions à long terme sur les rôles des leaders et des gestionnaires. Kotter estime que brouiller la différence entre le leadership et la gestion entraînera également des difficultés pour les mesurer, les tester, les évaluer, les embaucher, les développer et les promouvoir.

Vous avez surement vécu des situations où si un leader naturel émerge dans un groupe supervisé par un manager, un conflit de vues est susceptible de se développer. Le manager peut se sentir mal à l’aise et sentir que son autorité en tant que manager est remise en cause.

« Ma définition d’un leader… c’est un homme qui peut persuader les gens de faire ce qu’ils ne veulent pas faire, ou faire ce qu’ils sont trop paresseux pour faire, et aimer ça. »

Harry S. Truman (1884–1972),
33e président des États-Unis.

Un leader peut être n’importe qui dans l’équipe qui a un talent particulier, qui est créatif, ne possédant pas forcément un poste hiérarchique, qui a de l’expérience dans un certain compartiment de l’entreprise ou du projet et qui peut s’avérer fort utile au gestionnaire et à l’équipe. Un leader conduit sur la base des valeurs, pas de titres.

Les meilleurs gestionnaires permettent toujours à différents leaders d’émerger et d’inspirer leurs coéquipiers (et eux-mêmes!).

Un bon manager crée davantage d’énergie qu’il n’en consomme. Au lieu d’utiliser l’énergie de la société, il la canalise et l’amplifie. Dans toutes ses interactions, il recueille l’énergie naturelle de ses employés et la développe de sorte que ceux-ci en aient davantage qu’au début de l’interaction. Le management devient un processus de transmission de la passion qu’il a pour l’entreprise sous une forme que les salariés comprennent et apprécient. Ceux-ci deviennent donc tout aussi passionnés que lui et il lui suffit de laisser leur énergie agir.

 

Lorsque vous faites face à des défis et à des changements continus, et que vous êtes dans un territoire inexploré sans aucun moyen de savoir ce qui va advenir de l’organisation,  personne ne peut s’attendre à avoir toutes les réponses ou à diriger l’équipe avec une poigne de fer uniquement basée sur la hiérarchie. 

L’observation de Tom Peters selon laquelle les meilleurs leaders ne créent pas d’adeptes mais créent plus de leaders reste de nos jours très pertinente. Lorsque nous partageons le leadership, nous sommes tous beaucoup plus intelligents, plus agiles et plus capables à long terme, surtout lorsque ce long parcours est rempli de défis inconnus et autres imprévus.

1.9.1. Qu'est-ce qui diffère
le manager du leader ?

Les mots «leader» et «manager» sont parmi les mots les plus couramment utilisés dans les affaires et sont souvent utilisés de manière interchangeable. Mais vous êtes-vous déjà demandé ce que ces termes signifient réellement? 

«Les managers ont des subordonnés, les dirigeants ont des adeptes». Nous dit-on. En effet, les leaders ont des personnes qui les suivent tandis que les managers ont des personnes qui travaillent pour eux.

Un leader invente ou innove tandis qu’un manager organise. Un manager est quelqu’un qui établit des objectifs et des critères appropriés, analyse, évalue et interprète la performance. Il comprend les personnes avec lesquelles il travaille et sait quelle personne est la plus adaptée pour une tâche spécifique.

Un manager doit aussi surveiller les résultats financiers tout en contrôlant les employés, le flux de travail dans l’organisation en évitant tout chaos. Si un manager s’appuie sur le contrôle, le leader inspire confiance. Alors qu’un manager s’intéresse au «comment» et au «quand», un leader pencherait davantage vers le «quoi» et le «pourquoi».

PAROLES D’EXPERT

Le manager est une personne très sollicitée par les autres (il passe très peu de temps seul) qui adapte son emploi du temps en fonction des événements (Mintzberg, 1973). Il s’engage dans des contacts avec autrui car ils apportent de l’information vivante (humeur, opinion, ton de voix, expression) plus rapidement et plus facilement. De plus, le manager tend à privilégier les éléments les plus actifs de son travail (ce qui est courant, actuel, spécifique, bien défini, non routinier) au détriment de la réflexion (la prise de décision stratégique ne correspond qu’à 13 % de leur temps). 

Michel Barabel, Olivier Meier. Manageor. Editions Dunod.

Le leadership consiste à inspirer les autres à réaliser une vision ou un objectif commun. Il concerne votre personnalité et votre capacité à influencer, à motiver et à aider les autres. Les leaders ont tendance à avoir des personnalités charismatiques. Ils sont régulièrement positifs et concentrés sur le fait de s’assurer que les gens autour d’eux comprennent la vision et l’adoptent.

Les individus composant l’organisation semblent graviter autour d’eux, comme attirés par ces personnes animées par une grande motivation, une vision claire et positive et qui sont très douées pour la communication.

Manager vs Leader

Bien entendu, le leader ne retrouve pas uniquement dans le monde des affaires. Il peut s’agir de quelqu’un qui  dirige une équipe de football, un groupe musical ou une association caritative.

Un leader peut proposer de nouvelles idées et déclenche le changement ou la transition de l’organisation vers une phase avant-gardiste. Il a toujours les yeux rivés sur l’horizon, développant de nouvelles techniques et stratégies pour l’organisation. Un leader possède une immense connaissance de toutes les tendances, progrès et compétences actuels, et a une clarté d’objectif et de vision.

Quelques autres différences à souligner :

  • Le leader se concentre sur les personnes tandis qu’un manager se concentre sur le processus et la procédure.
  • Un leader influence son subordonné pour atteindre un objectif spécifié, tandis qu’un manager gère l’ensemble de l’organisation.
  • Un leader possède la qualité de la prévoyance tandis qu’un manager a l’intelligence
  • Un leader définit les directions, mais un manager planifie les détails.
  • Un manager prend une décision tandis qu’un leader la facilite.
  • Un manager évite les conflits. Au contraire, un leader utilise les conflits comme un atout.
  • Un manager utilise un style de leadership transactionnel. Par contre, un leader ferait appel à un style de leadership transformationnel.
  • Un leader promeut le changement, le manager réagit au changement.
  • Un leader vise la croissance et le développement de ses coéquipiers tandis qu’un manager vise à atteindre les résultats finaux.

Dans un article sur les qualités de leader, Jo Miller, PDG de Women’s Leadership Coaching, Inc fait ressortir les qualités que devrait avoir un leader mais pas un manager

  1. Écoutez plus et parlez moins.
  2. Le consensus est bon mais… la direction et la détermination créent l’action.
  3. N’importe qui peut identifier un problème. Un leader fait partie de la solution.
  4. Excusez-vous publiquement et réjouissez-vous en privé.
  5. Envoyez un message fort.

PAROLES D’EXPERT

 7 différences entre les managers et les leaders.

  1. Un grand leader relie le travail quotidien à de grands objectifs. Un manager se concentre uniquement sur le court terme.
  2. Un grand leader considère les gens comme des gens. Un manager ne voit que les titres ou les organigrammes
  3. Un grand leader veut gagner le respect. Un manager veut être aimé.
  4. Un vrai leader est ravi lorsque les membres de l’équipe réalisent de grandes choses. Un simple manager est menacé
  5. Un grand leader donne aux gens l’honnêteté et la transparence. Un manager répartit les informations comme si cela lui coûtait personnellement.
  6. Un grand leader comprend que si l’équipe échoue, il est responsable. Un manager blâme l’équipe.
  7. Un grand leader se soucie principalement des résultats. Un manager est plus concerné par le processus

Bill Murphy Directeur des programmes personnalisés à la Harvard Business School,

Ces quelques lignes qui précèdent pourraient donner à penser que le rôle de manager serait mineur par rapport à celui de leader. Détrompez-vous !

Le travail d’un gestionnaire est très crucial dans une organisation. Il est planificateur, coordinateur, producteur et commerçant. Le succès d’une organisation dépendra des compétences du gestionnaire dans l’utilisation des ressources pour atteindre les objectifs commerciaux.

Un manager est une pièce pivot dans la tâche de création de richesse. S’il y a des changements rapides dans la technologie, les méthodes de production, les techniques de commercialisation, la configuration financière, c’est au manager qu’échoit la mise en place des changements nécessaires.

Travailler en tant que manager révèle la capacité d’un professionnel à diriger son organisation avec succès, à superviser plusieurs opérations commerciales, à gérer le stress et à communiquer efficacement avec ses collègues.

Dans tous les secteurs, la contribution des managers est fondamentale et se reflète dans les bénéfices de l’entreprise, l’organisation et le moral général des personnels et du lieu de travail.  

Le manager va s’assurer du fonctionnement quotidien d’une organisation, un service ou d’un groupe d’employés, des Dotations en personnels (les gestionnaires interviewent, embauchent et forment de nouveaux employés) de la fixation des objectifs (articulation des objectifs à court et à long terme pour assurer la longévité d’une entreprise), la liaison entre les actionnaires et le personnel composant l’organisation, l’administration des différents services, la délégation de certaines taches en direction des collaborateurs, la motivation (un manager cherche à créer un environnement où les employés s’épanouissent), la formation de son personnel, l’évaluation des résultats obtenus par l’organisation ainsi que le rendement des employés.

Selon John P. Kotter, un théoricien éminent du leadership, les gestionnaires doivent impérativement savoir en même temps diriger et gérer. Sans cela, leurs organisations risquent de connaître des menaces de disparition. Kotter fait ressortir les distinctions suivantes entre leadership et management:

  1. Le management est plus formel et plus scientifique que le leadership. IL repose sur compétences universelles telles que la planification, la budgétisation et le contrôle. Il s’agit d’un ensemble explicite d’outils et de techniques basés sur le raisonnement et des tests qui peuvent être utilisés dans une variété de situations.

  2. Le leadership, contrairement à la gestion, implique de concevoir une vision sur ce que l’organisation peut devenir. Le leadership requiert la coopération et le travail d’équipe d’un grand nombre de réseaux de personnes et de maintenir la motivation des personnes clés dans ces réseaus en utilisant toutes les formes de persuasion.

1.9.2. Que font les managers
et les leaders ?

Au cours de l’année 1977, Abraham Zaleznik, professeur à Harvard, a publié un article intitulé « Managers and Leaders: Are They Different? » (Managers et leaders sont-ils différents ?). La réponse a été un oui catégorique. Les chefs étaient des visionnaires qui incitaient les troupes à marcher au combat. Les managers étaient des sergents de peloton qui les conduisaient au combat.

Nous estimons pour notre part, qu’aujourd’hui, cette conception des choses ne tient plus la route.

Si dans le passé, beaucoup considéraient que les managers n’étaient responsables que d’activités de gestion telles que la planification, l’organisation, la dotation en personnel, la coordination, l’établissement de rapports, la budgétisation et l’évaluation, aujourd’hui, la nature des rôles assurés par les managers a totalement changé.

Les événements des dernières décennies ont changé à jamais le rôle que les managers et les superviseurs sont censés jouer. Les individus dans l’ensemble d’une organisation sont maintenant appelés (certains fréquemment, d’autres sporadiquement ou périodiquement) à penser et à agir comme un leader.

1.9.2.1. Que font les managers ?

Un manager ou gestionnaire est le membre d’une organisation qui a la responsabilité d’exercer les quatre fonctions importantes de la gestion: planifier, organiser, diriger et contrôler. Mais tous les managers sont-ils des leaders?

Les managers facilitent le succès des membres de leur équipe. Ils s’assurent que leurs collaborateurs et employés ont tout ce dont ils ont besoin pour être productifs et réussir, qu’ils sont bien formés, heureux, qu’ils n’ont pas d’obstacles majeurs sur leur chemin; qu’ils sont progressivement préparés pour des niveaux supérieurs, qu’ils sont reconnus pour leur grande performance et entraînés à affronter les défis auxquels peut être confrontée leur organisation.

Les tâches de gestion font généralement partie intégrante d’une description de poste; les subordonnés suivent leur patron en raison du titre ou de la désignation professionnelle.

Le principal objectif d’un gestionnaire est de répondre aux buts et objectifs de l’organisation. Les managers sont tenus responsables de leurs actions, ainsi que des actions de leurs subordonnés.

Avec leur titre les managers possèdent l’autorité, le privilège de promouvoir, d’embaucher, de licencier, de discipliner ou de récompenser les employés en fonction de leurs performances et de leur comportement.

Parmi les traits significatifs d’un manager on dira qu’il construit une vision stratégique et la transforme en une feuille de route à suivre par leur équipe. Il a la capacité de diriger, il est responsable des efforts quotidiens que doivent fournir les employés, tout en s’assurant de la disponibilité des ressources nécessaires et en anticipant les besoins de changements en cours de route.

Le manager a aussi le pouvoir d’établir des règles de travail, des processus, des normes et des procédures d’exploitation. De même qu’il a un axe dirigé vers les personnes. Il est sensé s’occuper et répondre aux besoins des personnes dont il est responsable: les écouter, les impliquer dans certaines décisions clés et répondre aux demandes raisonnables de changement pour contribuer à une productivité accrue.

1.9.2.2. Que font les leaders ?

La principale différence entre la gestion et le leadership est que les leaders n’occupent pas nécessairement un poste de direction. En termes simples, un leader n’a pas à être une figure d’autorité dans l’organisation; un leader peut être n’importe qui.

Contrairement aux gestionnaires, les dirigeants sont suivis en raison de leur personnalité, de leur comportement et de leurs croyances. Un leader s’investit personnellement dans les tâches et les projets et démontre un haut niveau de passion pour le travail. Les leaders s’intéressent beaucoup au succès de leurs personnels, leur permettant d’atteindre leurs objectifs de manière satisfaisante – ce ne sont pas nécessairement des objectifs organisationnels.

Il n’y a pas toujours de pouvoir tangible ou formel qu’un leader possède sur ses partisans. Le pouvoir temporaire est attribué à un leader et peut être conditionnel en fonction de sa capacité à inspirer et à motiver continuellement ses partisans.

Les subordonnés d’un manager sont tenus d’obéir aux ordres tandis que le suivi est facultatif en matière de leadership. Les subordonnés ne sont obligés de suivre le leader que s’ils sont intimement convaincus de ce qu’il propose. Le leadership travaille sur l’inspiration et la confiance parmi les employés; ceux qui souhaitent suivre leur chef peuvent s’arrêter à tout moment. En général, les leaders sont des gens qui détestent le statu quo. Le leadership est attentif au changement, visionnaire, agile, créatif et adaptatif.

 

Parmi les traits qui caractérisent un leader on peut noter la Vision. Un leader sait où il en est, où il veut aller et a tendance à impliquer l’équipe dans la définition d’une voie et d’une direction future. Il est honnête et intègre. Le leader a des personnes qui croient en lui et marchent à son côté sur le chemin qu’il a tracé. Il est inspirant et aide son équipe à comprendre son propre rôle.

Il a des compétences indéniables en matière de communication. Il tient toujours son équipe informée de ce qui se passe, dans le présent et le futur, ainsi que des obstacles qui se dressent sur le chemin de la réussite. Le leader aime aussi les défis. Il conteste le statu quo. Il a son propre style pour faire les choses et résoudre les problèmes  et préfère souvent sortir des sentiers battus.

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Leaders et managers, quelles différences ?

1.9.3. Le manager est-il en même temps leader ?

La plupart des managers ont également tendance à être des leaders, mais seulement s’ils assument également de manière adéquate les responsabilités de leadership de la direction, qui incluent la communication, la motivation, l’inspiration et l’orientation, et encouragent les employés à atteindre un niveau de productivité plus élevé.

Nous aimons tous penser que nous avons des qualités de leadership. Non. Le leadership se travaille. Ce n’est pas quelque chose que vous «avez» tout naturellement – vous devez travailler à améliorer un certain nombre de compétences qui vous permettent de séduire et d’entrainer les autres au fil du temps. 

Tous les gestionnaires ne sont pas des leaders. Certains managers ont de faibles aptitudes en leadership, et les employés suivent leurs ordres  parce qu’ils sont obligés de le faire, pas nécessairement parce qu’ils sont influencés ou inspirés par eux.

Être à la fois manager et leader est un concept viable. Mais rappelez-vous, juste que ce n’est pas parce que quelqu’un est un leader phénoménal, qu’il offre des garanties pour être nécessairement également un gestionnaire exceptionnel, et vice versa. 

Un grand gestionnaire peut également avoir des compétences en leadership. Il est capable d’établir une vision dans les objectifs généraux de l’organisation et d’encourager les employés à travailler ensemble pour atteindre cette vision.

Fait intéressant, si, les grands managers ont des compétences en leadership, cela ne signifie pas que tous les leaders ont un rôle managérial. Un chef d’équipe peut fort bien avoir des aptitudes pour entrainer et « booster » son équipe sans pour cela détenir des compétences en gestion.

Vous pouvez être à la fois un manager et un leader, ou l’un ou l’autre. Lorsque vous êtes en «mode management», vous travaillez vers les buts et objectifs à court terme. En «mode leadership», vous envisagez une vision de l’avenir et préparez le terrain pour influencer les autres à vous rejoindre pour vous diriger vers cet avenir.

Les gestionnaires supervisent le personnel dans les opérations quotidiennes d’une organisation, tandis que les leaders créent des changements au sein des organisations et inspirent les autres vers la grandeur. « La direction fait les choses correctement; le leadership fait les bonnes choses » nous dira Peter Drucker.

John Kotter, professeur de leadership à l’Université de Harvard, a décrit le leadership comme «alignant les gens sur la vision, ce qui signifie l’adhésion et la communication, la motivation et l’inspiration» tandis que «la gestion est un ensemble de processus qui font fonctionner une organisation».

L’équilibre gagnant entre « des gestionnaires qui gèrent les processus» et «Les leaders qui inspirent les gens» est lié aux exigences situationnelles concrètes. La même organisation pouvant avoir besoin d’un leader innovant à sa tête à un moment donné et d’un manager efficace dans une autre circonstance.

Beaucoup d’entreprises tombent dans le piège de croire que l’expérience fait un bon patron. Si l’expérience est utile dans les rôles de management, un responsable d’entreprise efficace doit être à la fois un manager et un leader, et être habile pour combiner les deux pour atteindre ses objectifs.

Le leadership et la gestion doivent aller de pair. Un leader sans compétences en gestion aura du mal à concrétiser une vision, tandis qu’un manager qui ne peut pas diriger va avoir du mal à gagner le soutien et la confiance de son équipe et à perdre son engagement.

Les personnes qui sont douées dans leur travail sont souvent promues à des postes de direction, chargées de gérer une équipe et on s’attend à ce qu’elles le fassent bien. Cependant, tous les managers ne sont pas des leaders efficaces et, dans le monde actuel, il faut à la fois mobiliser une main-d’œuvre et faire progresser une entreprise. 

1.9.3.1. Un management sans leadership

La gestion reposant avant tout sur l’efficacité, la clarté des voies de communication et l’attribution claire des responsabilités, une organisation dotée d’une bonne gestion va vraiment être très performante. Mais qui va mettre en  place la vision et les valeurs? Qui va fournir l’électricité pour enflammer les passions et la créativité des gens? Qui va faire attention à la culture de l’organisation?

Avec une gestion sans leader, il n’y a pas de vision sur laquelle peuvent s’aligner les membres de l’équipe. Sans la clarté d’une vision future, les gens risquent de perdre leur temps. Si vous n’avez pas de repères, comment pouvez-vous savoir si vous agissez dans le bon sens? Il y a de cela quelques deux milles ans, Sénèque prédisait « Il n’y a pas de bon vent pour quoi ne sait pas où il va »

Par ailleurs, Les entreprises dépourvues d’un ensemble cohérent de valeurs ou de principes se comportent de manière incohérente d’un département à l’autre. Rien ne donne une orientation à leur comportement quotidien et très peu de sentiment de communauté ou de culture partagée.

1.9.3.2. Un leadership sans management

Quant au scénario opposé, il n’est pas plus reluisant. Un leadership performant sans manager compètent. Avec un excellent leadership, les valeurs et la direction seront claires, et les gens seront enthousiastes à propos de l’avenir et motivés à venir travailler pour concrétiser leur vision. Cependant, il existe également de réels dangers. Cela ressemble beaucoup à des discours non suivis d’actions. Aucune exécution sur le terrain du fait d’absence de pilote à bord. Aucune efficacité.

Les personnes susceptibles d’ajouter de la cohérence, éliminer les scénarios aléatoires et créer des systèmes et des processus sont également celles qui apportent une valeur ajoutée pour générer des résultats probants. Une entreprise a besoin de personnes capables de mettre en place des systèmes autour des idées créatives du leader, puis de les traduire en actions efficaces et quotidiennes.

En outre, la nécessité d’une communication adéquate se fera sentir. Les employés ont besoin de précisions sur la tâche à accomplir. Le personnel aura besoin de quelqu’un pour l’aider à faire le lien entre la vision du leader et leurs capacités et projets individuels.

On l’aura compris, nous avons besoin d’un leadership et d’une gestion efficaces pour rendre nos sociétés aussi performantes que possible. Il est important de vous situer en tant que dirigeant d’entreprise : vos capacités sont-elles davantage empreintes de leadership ou de gestion ?

En connaissant vos propres forces, vous serez en mesure de reconnaître comment vous pouvez le mieux contribuer et d’apprécier les talents complémentaires qui vous font défaut et qu’il va falloir ajouter à vos aptitudes pour conduire votre organisation vers les succès souhaités.

Un propriétaire d’entreprise prospère doit être à la fois un chef de file et un gestionnaire solide pour que son équipe se joigne à lui et qu’elle suive sa vision du succès. Le leadership va consister pour lui à amener les gens à comprendre et à croire en sa vision et à travailler avec lui pour atteindre les objectifs. Parallèlement le management va consister davantage à administrer et à s’assurer que les choses se passent au jour le jour comme elles le devraient.

HISTOIRES A MÉDITER

En étudiant les habitudes migratoires des oies sauvages, le professeur Margaret Kuhn a appris que ces oiseaux parcourent infailliblement des milliers de kilomètres à travers des continents entiers.

Au cours de ses recherches, le professeur Kuhn a découvert quelques faits intéressants sur la capacité des oiseaux à voler sur de si longues distances.

L’une de ses observations, est que ces oies sauvages font tourner les leaders. Durant le trajet ce n’est pas toujours la même oie qui guide le reste de la troupe. 

Un autre facteur est qu’ils choisissent toujours les leaders (les oiseaux de tête) parmi ceux qui peuvent supporter les turbulences.

Les autres oiseaux ne font que cacarder ! Ces cris des oiseaux ne sont pas dus à une quelconque gêne. Les oiseaux derrière les oiseaux leaders cacardent pour encourager leur leader.

N’est-ce pas que cela donne à réfléchir ?

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