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8.2. Qu’est-ce qu’un grand chef ?

On perçoit aisément Georges Washington, le Mahatma Gandhi, Nelson Mandela, Martin Luther King Jr., comme de grands chefs qui ont laissé un héritage d’influence positive sur l’humanité. Ces personnes montrent des traits de leadership importants, tels que l’intégrité, l’intelligence, la confiance en soi, la détermination et la sociabilité.

En utilisant des moyens éthiques, en faisant preuve de courage et de moralité, et en recherchant  le plus grand bien des suiveurs, ils ont persuadé leurs adeptes à dépenser de manière volontaire et enthousiaste leur énergie physique et intellectuelle dans un effort concerté et coordonné. Ces leaders, comme bien d’autres encore, ont tous montré des qualités principales de leadership et influencé des milliers voire des millions de personnes dans le monde entier.

Lorsqu’on leur demande de définir le chef idéal, beaucoup mettent l’accent sur des traits tels que l’intelligence, la ténacité, la détermination et la vision. On entend souvent dire qu’un leader est défini comme «une personne qui a l’autorité ou l’influence dominante ». Cette définition reste cependant très vague et ne pourrait nous satisfaire au vu des centaines d’études effectués dans ce domaine et à la spécificité que chaque étude où chaque chercheur apporte à la notion de leadership.

Un leader est une personne qui dirige, forme, inspire, influence un ou plusieurs suiveurs. Elle est dotée d’aptitudes, capacités et compétences diversifiés qui lui permettent d’entrainer et d’orienter les subordonnés pour la satisfaction des missions et des objectifs de l’organisation. C’est pour cette raison que les qualités d’un « grand chef » restent en réalité difficiles à définir. Chaque leader se présente avec différents styles de leadership, expériences et philosophies.

The-boss

Souvent, les leaders les plus influents de nos vies ne sont ni célèbres ni même connus. Ce sont des gens ordinaires qui font des choses extraordinaires et qui ont un impact indélébile dans nos vies. Ce sont les vraies personnes dans nos vraies vies et que nous admirons les précieuses choses qu’elles font. Prenez le temps de penser à ces gens phénoménaux. Pourquoi les admirez-vous ? Quelles qualités exhibent-elles qui en font d’elles des leaders inestimables dans votre vie ? Comment voulez-vous les imiter ? Et faut-il d’ailleurs les imiter ?

S’inspirer de figures emblématiques pour y trouver des conseils sur la manière de diriger les différentes organisations (associations, entreprises, administrations, institutions financières, etc.) demeure un terrain très fertile pour les éditeurs de livres sur le leadership. A ce propos une récente recherche d’Amazon.com révèle des milliers de livres traitant du « leadership ».

Des dirigeants d’entreprises, des présidents de grands groupes ont trouvé des leçons utiles dans la vie de personnalités telles que Mahatma Gandhi, Abraham Lincoln, Napoléon, Martin Luther King ou encore Thomas Jefferson et George Patton. Voire même dans la vie d’Alexandre le Grand, Jules César ou Hannibal. Il est vrai que le siècle qui vient de s’écouler nous a gâté en matière de leaders charismatiques. Nous avons eu tout notre saoul.

Le leader arrive à réaliser cette influence en communiquant, partageant et transmettant modestement une sorte de vision prophétique du futur en termes clairs qui entrent en résonnance avec les croyances et les valeurs des suiveurs »

Le leader, permet aux suiveurs dans ce processus de leadership, d’être innovants, de s’auto-diriger dans les fonctions qui sont les leurs et leur permet de se perfectionner de leur propre chef, et d’apprendre de leurs réussites et leurs erreurs ainsi que celle des autres. Le chef accomplit cela en construisant avec ses disciples la crédibilité et la confiance grâce à l’interaction et la rétroaction vers et avec eux.

Ce faisant le chef renforce chez lui ainsi que chez ses subordonnés le sens du partage, de l’auto-efficacité et de l’estime de soi. De même, cette relation d’échange et de confiance  fera que le leader et ses adeptes seront disposés à prendre des risques calculés dans la recherche de la satisfaction des objectifs de l’organisation. 

« C’est une chose curieuse, Harry, mais peut-être que ceux qui conviennent le mieux au pouvoir sont ceux qui ne l’ont jamais cherché. Ceux qui, comme vous, ont un leadership imposé, et prennent le manteau parce qu’ils le doivent, et découvrent à leur propre surprise qu’ils le portent bien. 

JK Rowling, « Harry Potter et les Reliques de la Mort »

Bien que le leadership comporte de nombreuses définitions et divers critères de succès, il est défini par l’hypothèse qu’il s’agit d’un processus d’influence qui, dans de nombreux cas, est situationnel. Reste que l’important est que chaque leader prenne le temps d’évaluer non seulement ses propres forces et faiblesses en matière de leadership, mais aussi les besoins et les dynamiques du groupe dont il a la responsabilité.

Les dirigeants ont appris à se détacher de la situation pour voir les choses à travers différentes perspectives. Ils ont appris à prendre du recul par rapport à une situation donnée, un moment précis, à évaluer le paysage, à mesurer leurs propres émotions et à prendre une décision sur ce qu’ils voulaient faire.

Ils sont devenus des leaders à travers les succès, mais surtout à travers les échecs et les erreurs. Les leaders peuvent venir de n’importe où, travailler n’importe où. Alors que nous regardons autour du monde aujourd’hui, nous tentons de chercher des héros plus grands que nature, nous comprenons mal ce qu’est un grand chef. Ce qu’est le leadership.

« Tout le monde peut tenir la barre quand la mer est calme »

Publilius Syrus.

Dans leurs recherches sur près de 200 grandes entreprises mondiales, Daniel Goleman expert en intelligence émotionnelle et sociale, Richard Boyatzis et Annie McKee professionnels et enseignants à Wharton et Harvard, ont constaté que, bien que les qualités habituellement associées au leader telles que l’intelligence, le courage, la volonté, la force étaient nécessaires au succès, elles restaient insuffisantes. Les leaders réellement efficaces devaient se distinguer également par un haut degré d’intelligence émotionnelle, qui comprend la motivation, l’empathie, la conscience de soi, l’autorégulation et les aptitudes sociales.

On entend souvent parler de dirigeants intelligents et hautement qualifiés, qui avaient essuyé des échecs cinglants dès qu’ils ont été promus leaders d’une organisation donnée. A l’inverse, on connait également des organisations avec à leur tête des dirigeants dont les compétences n’ont rien d’extraordinaire et qui arrivent à mettre à leur tableau de chasse des succès retentissants.

De très nombreuses grandes entreprises emploient dorénavant des psychologues appelés à développer des «modèles de compétences». Ils assistent les dirigeants de l’entreprise à développer leur coté émotionnel. De même qu’on fait souvent appel à eux pour dénicher, parmi les cadres la « perle rare », pour promouvoir ses potentialités et lui permettre d’atteindre le firmament du leadership.

Le succès d’un leader dépend de sa capacité à atteindre un objectif à travers les actions sur les personnes impliquées. L’engagement des autres dans l’organisation est indispensable pour mettre en œuvre la vision et les objectifs d’un leader.

Nous devons par ailleurs nous rappeler que le leadership doit être constamment développé, renforcé voire remis en cause, actualisé à la lumière des apports de la science et de l’étude des comportements et être ainsi  capable de favoriser efficacement l’engagement au sein d’une organisation. La société et les organisations doivent avoir un leadership efficace pour atteindre leurs objectifs avec succès. Mais surtout parce que c’est vital pour la croissance et le bien-être de tous.

D’aucuns vous diront que le leader c’est celui qui, pas forcément dirigeant, a su s’armer de patience, de courage, d’influence et de ténacité. Il en est de ces femmes et  hommes taillés d’un autre bois, qui à eux seuls, par la force de leurs idées et de leur conviction, ont pu changer les mentalités, la société ou semble-il, le cours de l’histoire.

On peut aisément imaginer l’acharnement et le génie de Newton, d’établir que tout objet doté d’une masse est attiré vers un autre. Jules vernes, Einstein,  Jules César, l’homme qui a posé les bases de l’Empire Romain, établissant ainsi la première grande civilisation occidentale après JC. Galilée et Copernic qui tenaient mordicus à leur trouvaille que la terre était ronde et non pas plate et que c’était le soleil qui tournait autour d’elle. Trouvaille qui avait en toile de fond l’affrontement entre la science et la religion.

Maximilien Robespierre qu’on aime ou qu’on n’aime pas et dont la révolution a changé le visage de l’occident. Marie Curie dont la découverte sur la radioactivité figure parmi les grandes découvertes de notre temps et qui nous a fait entrer de plain-pied dans l’ère atomique.

La véritable tâche du leadership implique la capacité de mener les autres et de faire changer les choses. En dépit du fait qu’une multitude de recherches aient été effectuées pour définir ce qu’est un leader efficace, il ne semble pas se dégager un consensus évident. Mais la majorité des chercheurs et des dirigeants eux-mêmes estiment que les leaders remarquables semblent conjuguer intelligence, aptitudes, comportements, réactions efficientes devant les situations diverses.

Ces caractéristiques deviennent les facteurs déterminants dans la capacité à influencer ses subordonnés et d’atteindre les objectifs de l’organisation et de la composante humaine qui la constitue. Ainsi, n’importe quel membre d’un groupe, à n’importe quel moment, peut assumer un rôle de leadership, étant donné le type de qualités nécessitées par la situation et les circonstances dictées par un événement donné.

« Le plus grand leader n’est pas nécessairement celui qui fait les plus grandes choses. C’est lui qui amène les gens à faire les plus grandes choses. »

Ronald Reagan

Le leadership n’est pas uniquement une compétence voire un ensemble de compétences qu’on pourrait acquérir au travers d’une formation ou « sur le tas ». Pour prendre le cas de l’entreprise, une gestion réellement efficiente ne relève pas toujours du rationnel. De quoi s’agit-il ?

Une entreprise, composée de personnes au comportement subjectif qui tente au moyen de méthodes, outils et reflexes subjectifs de vendre des produits ou services à des prospects dont le comportement est tout autant subjectif. (A ce titre de très nombreuses études ont montré que dans l’acte d’achat et plus souvent qu’on peut le croire, c’est le cœur et les émotions qui dictent la décision et non pas le cerveau ou le raisonnement).

Pour comprendre le comportement et les traits d’un leader, il faut regarder leurs caractéristiques innées. Parmi celles-ci, on peut citer l’énergie, l’endurance physique et la capacité à gérer le stress, aptitude hautement souhaitable quand on connaît l’environnement souvent changeant dans lequel évoluent les organisations et les évènements caractérisés par un rythme rapide, parfois même chaotiques qu’elles rencontrent tous les jours.

Parfois, ne rien faire était la meilleure action que chacun de ces leaders pouvait prendre. À maintes reprises comme président, Abraham Lincoln a refusé d’être entrainé par la force de ses propres émotions ou de ceux qui l’entouraient pour prendre des mesures précipitées et qui pourraient compromettre sa plus grande mission.

Les leaders ont également besoin de la confiance nécessaire pour être estimés des autres tout en conservant un fort degré d’intégrité en eux-mêmes. Ils auront ainsi le pouvoir de tirer l’organisation ainsi que les femmes et les hommes qui la composent vers le haut. De même qu’ils pourront asseoir la notoriété de l’organisation par les acteurs autant internes qu’externes de l’organisation.

Il devient impératif d’obtenir l’approbation de toutes les personnes impliquées pour pouvoir aller de l’avant. L’aptitude à développer des relations de coopération, être autant capitaine d’une équipe que joueur permet de créer une atmosphère qui favorise un degré élevé de collégialité et marque l’empreinte d’un vrai leader. Un leader efficace est quelqu’un qui peut aider ses subalternes à surmonter les limites de leur paresse individuelle et de leur égoïsme, de leur faiblesse et de leur peur et les amener à faire mieux, plus durement qu’ils ne pourraient  le faire de leur propre chef.

Qu’ils aient dirigé une entreprise, une administration ou un pays, les plus grands chefs et leaders de l’histoire ont compris l’importance de fournir la motivation et le leadership nécessaires pour atteindre des objectifs plus vastes. Les mauvais dirigeants perdent la foi et la confiance des gens qu’ils dirigent, alors que les grands leaders semblent les mener sans effort. Le caractère, les actions et les pensées d’un leader, bon ou mauvais, imprègnent une organisation parfois de manière indélébile.

Par ailleurs, quand on sait que la notion de leader concerne tout type d’organisation (Etat, gouvernement, administration, institutions financières, organismes économiques, éducatifs, sanitaires), et quand on ressent les répercussions d’un mauvais leadership sur les êtres humains, sur notre planète et son devenir, il est difficile d’empêcher certains frissons de nous traverser le dos.

PAROLES DE FEMMES

« Choisissez vos dirigeants avec sagesse et prévoyance.
Être dirigé par un lâche, c’est être contrôlé par tout ce que le lâche craint.
Être dirigé par un imbécile, c’est être dirigé par les opportunistes qui contrôlent l’imbécile.
Se laisser conduire par un voleur, c’est offrir ses trésors les plus précieux au vol.
Se laisser conduire par un menteur, c’est demander qu’on lui dise des mensonges.
Être dirigé par un tyran , c’est vous vendre vous- même et ceux que vous aimez en esclavage.

Octavia Estelle Butler (1947 – 2006)
auteure afro-américaine pionnière de la science-fiction.

Beaucoup de personnes à travers le monde souffrent des problèmes de la faim, de la santé, de la pauvreté et du chômage, de manque de qualité, de liberté, d’indépendance; de l’inégalité, des corruptions, du terrorisme, des guerres, de la croissance démographique et de la destruction de l’environnement. Beaucoup de gens à travers le monde sont très mécontents de ces problèmes ainsi que de l’incapacité de leurs leaders à les résoudre.

Il devient clair pour beaucoup de gens que ces problèmes ne peuvent être résolus avec les pratiques de leadership traditionnelles, ces dernières ayant montré leurs limites. Comme il est clair aussi que de nouvelles pratiques de leadership sont nécessaires pour apporter les changements radicaux qui permettront aux leaders de résoudre les problèmes actuels.

Ces êtres humains disséminés à travers la planète attendent qu’on leur trouve de nouvelles solutions à ces problèmes accumulés. Ils attendent que des pratiques de leadership innovantes fournissent de tels changements qui permettront aux leaders de résoudre ces problèmes.

Ils attendent un leadership innovant qui introduise, sans que cela ne devienne utopique, quelque chose de nouveau comme une idée, une méthode, une technique, un processus, un produit, service ou découverte pour résoudre les problèmes actuels et satisfaire les besoins des gens dans le présent et dans le futur.

Ils attendent que des leaders novateurs veulent bien résoudre les problèmes actuels en se concentrant sur le présent mais davantage sur l’avenir. Les leaders novateurs disposent de plusieurs qualités, des connaissances, des compétences, des valeurs et des talents de leadership, pour reconnaître le danger des problèmes actuels et anticiper leurs impacts négatifs sur l’avenir. Ils doivent être visionnaires et déterminés à améliorer le bien-être économique, politique et social des peuples et à protéger l’environnement et la planète, pour créer une société juste.

Espérons qu’ils n’attendront pas longtemps.

HISTOIRES A MÉDITER

L’ENGAGEMENT D’UN CHEF

Le général Dwight Eisenhower (1890-1969) a été élevé dans une ferme du Kansas et il n’en a jamais oublié les leçons. En réponse à une question difficile qui lui a été posée au National Press Club, Eisenhower a déclaré que cela lui rappelait un incident de son enfance.

Il raconta :

« Un vieux fermier avait une vache que nous voulions acheter », se souvient Eisenhower, « nous sommes donc allés lui rendre visite et lui avons demandé quel était son pedigree.

« Le vieux fermier ne savait pas ce que signifiait le mot « pedigree », alors nous l’avons interrogé sur la production de matière grasse de la vache. Il a répondu qu’il n’en avait pas la moindre idée.

« Finalement, nous lui avons demandé s’il savait combien de livres de lait la vache produisait chaque année.

« Le fermier a secoué la tête et a dit : ‘Je ne sais pas. Mais c’est une vache honnête et elle vous donnera tout le lait qu’elle a ! »

« Eh bien, » conclut Ike Eisenhower, « je suis comme cette vache. Je vous donnerai tout ce que j’ai. »

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